Ça putain les Ricains ils savent faire!
« Spotlight » est un film à l’américaine, ce dans le plus noble sens du terme. Le film à enquête journalistique, la beauté, que dis-je ! – la noblesse du journalisme.
Ce film relate l’enquête sur les actes pédophiles commis par un, deux, plusieurs prêtres de l’archidiocèse de Boston, ce durant des années -massacrant des enfances!- et couvert par la hiérarchie. Les faits sont réels, et l’enquête de l’époque fut couronnée du Pulitzer.
Tom McCarthy, remarqué dès son premier film « The station agent »; tendre, décalé, original, signe avec « Spotlight » un film, sobre, dense, subtil.
A travers cette quête de vérité, livrée par un groupe de journalistes à part dans la rédaction du Boston Globe, Mc Carthy nous montre combien ce qu’on a surnommé ‘le 4e pouvoir » est plus que jamais indispensable au sein d’une démocratie saine; ce qui se fait de plus en plus rare tant les connivences -pour ne pas dire copinages et complaisances- sont de plus en plus nombreux.
Et nous sommes là face à une belle tradition du cinéma américain, avec le fameux « Les hommes du Président » de Alan J.Pakula inspiré du scandale du Watergate. Comme il y eut « Révélations » de Michael Mann avec Pacino, « Zodiac » de Fincher dans un autre registre.
Quelques autres encore…
Le film est ici servi par une brillante brochette d’acteurs, en osmose, en adéquation avec leur job: acteur-journaliste; là pour servir le film comme les journalistes le furent pour servir la vérité.
Keaton, McAdams, Schreiber, Ruffalo et les autres, jouent la même partition, sous la baguette très fine de Tom Mc Carthy, et font éclater cette vérité, malgré la chape dédaigneuse de l’église dans une Amérique qui s’est construite sur la religion, et qui a écrit Dieu sur sa monnaie. C’est dire!
Malgré l’horreur (le film n’insiste jamais) de ce qu’il révèle, c’est un film qui fait du bien parce qu’il redonne cette foi que nous aurions pu égaré, pas la foi dans une religion quelconque, non! mieux…
la Foi en l’Homme.
Synopsis Télérama Spotlight :
En juillet 2001, Marty Baron prend son poste de rédacteur en chef au Boston Globe, auquel il veut redonner un certain lustre. C’est lui qui demande à Walter Robinson, à la tête du département Spotlight, une enquête sur les soupçons de pédophilie qui entachent le clergé local depuis des années. Alors que ces affaires n’ont jamais suscité d’investigations vraiment développées, Walter commande aux membres de son équipe, Sacha Pfeiffer, Michael Rezendes et Matt Carroll, un reportage approfondi sur le sujet. Les journalistes comprennent peu à peu que le nombre de cas pourrait bien être beaucoup plus important que ce qu’ils imaginaient…