Si j’avais un marteau…
Drôle d’histoire que la randonnée mortelle de cet ancien soldat. Un réalisation particulière qui prend son temps. On navigue dans les rues de NYC, la ville éclaire la misère entre silence et violence. L’histoire est ponctuée de flashbacks troublants qui nous laisse supposer les traumatismes de Joe.
Joaquin Phoenix est époustouflant, sombre, mutique et désespéré, un vétéran dont la vie ne tient qu’à un fil et seule sa mère le maintient. Chasseur de prime pour les fugueuses adolescentes et à la solde des parents, il ramène les jeunes âmes perdues au bercail, des gamines maltraitées et exploitées dans des bordels ou dans la rue.
Le sénateur Votto paye le prix fort pour récupérer sa fille Nina (15 ans). Joe est sans scrupule pour arriver à ses fins. Déterminé il bouscule tous les codes. La bête est lâchée et rien ne l’arrête, une méthode efficace et sans pardon. La bête doit retrouver la belle. Cette dernière investigation l’emmène au bout de lui-même.
Un film qui nous brutalise, sans reprendre notre souffle avec une musique magnétique qui souligne les temps forts.
La réalisation est particulière et la lumière est parfaitement maitrisée, elle éclaire la violence des propos et la violence tout court. Le héros est fatigué, au bord de l’abîme et le film nous raconte son désir d’abandon. Une performance dans la manière électrique de filmer la ballade de Joe. Une fin que l’on peut supposer tragique mais qui nous rattrape au vol pour mieux nous laisser espérer.
Lynne Ramsay est une réalisatrice surprenante , elle décortique brillamment la bascule entre dépression et folie, j’avais été bouleversée par « We Need to Talk about Kevin » qui pointait déjà du doigt cette fragile barrière entre les deux.
Synopsis Télérama du film A Beautiful Day :
La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence…