Trois anges passent..
Casey Affleck se dépasse, il est subtil avec tout la misère du monde sur ses épaules, pas de pathos, de la colère contre lui-même. Son jeu est tout en nuance, parfois taiseux. Il manifeste sa rage avec ses poings, il cherche la bagarre dans les bars, pour recevoir des coups et se punir d’être en vie. Une histoire de vie dévastée, un destin qui refuse d’aller plus loin. On attend la fin en payant le prix fort d’une vie anéantie.
Le portrait est poignant, la réalisation prend le temps comme la mélancolie qui l’accompagne. Une musique parfois pompeuse plombe l’ambiance mais on aime tant Lee Chandler que que l’on garde le coeur serré.
Retour à Manchester pour Lee, suite à la mort de son frère Kyle, une souffrance que de revenir sur les lieux du drame. Son frère l’a désigné comme tuteur de son neveu Patrick. Un gamin rebelle avec un comportement d’adolescent mais le coeur brisé. Il vivait seul avec son père depuis toujours. Patty sa mère est partie vivre sa vie et ses excès loin d’eux. L’oncle Lee ne veut pas de cette responsabilité dans cette ville qui le ramène à ses pires souvenirs. Mais la rencontre des ces deux là est à fleur de peau, chargée d’amour et de maladresse.
Kenneth Lonergan nous présente un film sans effet de manche, sauf la musique peut-être, mais il soigne les images. Il sublime les coeurs brisés et nous bouleverse avec délicatesse et pudeur. Du très bon cinéma.
Synopsis Manchester by the sea.
Séparée de son épouse Randi, Lee travaille comme concierge dans une ville aussi éloignée que possible de l’endroit où il a grandi. Sa vie est bouleversée quand Joe, son frère aîné, décède brutalement d’un infarctus. Dans son testament, Joe désigne Lee, dévasté par le chagrin, comme le tuteur légal de son neveu, Patrick, un jeune homme de 16 ans. Père de trois enfants, Lee n’est pas du tout préparé à cette nouvelle responsabilité. D’autant qu’elle implique un déménagement et un retour dans une ville où il a des souvenirs douloureux. Patrick, qui se partage entre deux petites amies et son groupe de rock, a dû mal à accepter son nouveau tuteur… (Télérama)