C’est un deux-en-un.
C’est ce qu’est ce film ! « Le grand jeu » démarre sombre, intense, mystérieux comme un triller, mieux comme un triller politique. Et de fait c’est ce qu’il est… pendant une moitié de film.
Puis le film – et surtout son propos- bifurque et prend la tangente : vérifiez la définition de l’expression.
Cela donne un film particulier, rare, intelligent puisqu’il pose des questions et soulève nos interrogations, car bien sûr il faut en avoir.
Pierre se fait débaucher de son état végétatif « d’écrivain-ambitieux-qui-a-écrit-un-livre-y-a-10 ans » par un homme-mystère Joseph Paskin (grand et magnifique Dussollier) pour écrire un pamphlet qui sera autre chose. Nul n’est besoin d’en dire plus sur l’histoire.
Melvil Poupaud est très très bon dans son personnage et cela fait plaisir de le retrouver dans un rôle qui a de l’épaisseur; à quand un retour plus conséquent chez Despleschin ?
Les rôles féminins ont une belle partition.
Le film est bien mené -dans ses deux pans- et pour un premier film ce n’est pas si courant de sentir une telle maîtrise. Nicolas Pariser est un cinéaste à suivre.
Synopsis Télérama du Film Le Grand Jeu :
Pierre Blum, la quarantaine, est un écrivain qui a connu son heure de gloire au début des années 2000 avec son premier roman. Au mariage de son ex-femme, sur la terrasse d’un casino, il rencontre un mystérieux joueur, Joseph Paskin. Influent dans le monde politique, cet homme charismatique et manipulateur lui propose peu de temps après un étrange marché : écrire, anonymement, un livre d’appel à l’insurrection. Mais à la sortie du pamphlet, Joseph Paskin disparaît mystérieusement. Pierre, poursuivi et bientôt menacé, est contraint de se réfugier en province dans une ferme où vivent des militants d’extrême gauche. Il y retrouve de vieilles connaissances…