Les hommes de l’ombre.
Une démonstration survoltée, un cinéma à part, qui construit et déconstruit la narration.
C’est surprenant, démonté, décalé et donne une vraie lumière sur les dessous du pouvoir.
Dick Cheney est un sale type mais c’est sa femme Lynne qui mène la danse.
Derrière l’homme aux manettes elle est l’intrigante, assoiffée de réussite par procuration, elle a formé son homme pour mieux le manipuler.
Amy Adams est inquiétante, sous ses airs de bourgeoise conservatrice, un rôle d’envergure.
Christian Bale est, encore une fois, surprenant dans sa transformation, c’est le Arturo Brachetti du cinéma Américain.
Méconnaissable dans le corps de Dick Cheney, boursouflé d’orgueil et de bêtise, insignifiant et balourd mais salement opportuniste.
Tout au début de son arrivée à la Maison Blanche, il interroge son supérieur Républicain Donald Rumsfeld : » C’est quoi nos convictions ? ». Rumsfeld pouffe de rire et tout est dit.
Mais c’est Sam Rockwell qui m’a vraiment bluffé en George W. Bush, enfantin, ignorant et innocent aux mains pleines.
Cinq présidents se succèdent et Cheney reste, toujours, dans l’ombre pour refaire l’histoire.
Le film nous perd parfois car une fin est souvent annoncée, suivie d’un rebondissement inattendu.
C’est inquiétant et loin de nous rassurer sur le pouvoir de manipulation d’un seul homme face à son pays voir à toute l’humanité.
Adam McKay nous raconte son regard sur une Amérique égo-centré et dont Trump s’empare avec une dangereuse démesure.
Synopsis du film Vice :
Fin connaisseur des arcanes de la politique américaine, Dick Cheney a réussi, sans faire de bruit, à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l’homme le plus puissant du pays, il a largement contribué à imposer un nouvel ordre mondial dont on sent encore les conséquences aujourd’hui…