C’est pas du cinéma !
Une série -on connait la grande mode depuis 10/15 ans- extrêmement bien pensée et sacrément bien foutue. Avant de s’embarquer pour la première des cinq saisons (la 6e pas encore visible), nous devons bien avoir à l’esprit, ce pour quoi sont faîtes les Séries : nous rendre accro, nous capturer, nous posséder, voir même nous déposséder !
Netflix a de beaux jours devant elle.
Ici, le point de départ est aussi simple qu’original ! Un couple -associé sur ordre- de jeunes russes est infiltré aux États-Unis (Washington, où les décisions se prennent) et vivent comme une bonne famille américaine -les Jennings- avec enfants (Paige, l’aînée) et Henry (le cadet donc). Ils tiennent une agence de voyages.
On sait rapidement à qui on a affaire, et tout le réseau auquel ils se ramifient, comme leur tutelle Claudia (savoureuse Margo Martindale déjà vu dans Dexter ou Justified…) ou encore ceux qu’ils les assistent, avec en bonus un nouveau voisin qui s’installe en famille et qui bosse pour le FBI, c’est parfait.
Le couple d’acteurs est pour moi totalement inconnu, et c’est judicieux puisqu’ils sont infiltrés; donc Matthew Rhys est Phillip Jennings et Keri Russel est Elizabeth Jennings.
Tous les deux sont très bien, sobres dans l’interprétation, déterminés, discrets, élégants même dans leur jeu d’acteur.
Seul visage connu Noah Emmerich (CopLand, Truman show, Super 8…); il est Stan Beeman, le fameux voisin. Très bien lui aussi, à l’instar d’une distribution d’inconnus ou presque :
Annet Mahendru (Nina Sergeevna), Susan Misner (Sandra Beeman), Costa Ronin, Maximiliano Hernandez, Lev Gorn ou encore -telle une Guest star au vrai rôle- Frank Langella.
Notre couple d’espions -puisque c’est donc bien de cela dont il s’agit- opère à couvert, exécute des missions, se grime, manipule… Nous sommes encore en pleine guerre froide.
L’action démarre début 80′, mort de Brejnev, apogée de Reagan, c’est dire s’il y a de quoi faire. FBI ou CIA, en face ne sont évidemment pas en reste.
Ce qu’il y a de notable; la série est bien évolutive -ce, sans l’artifice du coup de théâtre- au sein même déjà de la première saison; remarquable ! Puisque cela sera la qualité première de la série sur l’ensemble, donc une qualité maintenue, malgré de toutes petites baisses de tension mais rien de bien grave, et quelques apports de nouveaux personnages qui font mouche.
La reconstitution historique (il faut bien employer le mot) est très bien, très fine, pas chargée nostalgie (comme Mad Men, par exemple) : les décors, les costumes ont juste ce qu’il pour nous ramener 35 ans en arrière, et l’illustration musicale n’en fait pas trop.
Plusieurs noms aux scénarii, de même qu’aux mises en scènes des différents épisodes, Rhys ou Emmerich parfois.
Bref c’est vachement bien ! Le créateur s’appelle Joe Weisberg.
Synopsis Allocine de la série The Americans :
Phillip et Elizabeth Jennings, deux espions du KGB dont le mariage a été arrangé, s’installent avec leurs deux enfants dans la banlieue de Washington au début des années 80, juste après l’élection de Ronald Reagan à la Présidence. Se sentant une certaine affinité pour le mode de vie américain, le couple voit ses convictions mises à rude épreuve. Assumer une double identité va devenir de plus en plus difficile pour eux, d’autant qu’en cette période de Guerre Froide, le moindre faux pas peut leur coûter la vie…